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Acheter en ligne, c'est écolo ou pas ?

Ces derniers temps, nous entendons souvent dire "Acheter en ligne, c'est pas écolo !".

Suremballages, livraisons express à domicile, stockage dans des gigantesques centres logistiques : à première vue, la vente en ligne semble bien moins éco-responsable que l’achat en magasin physique.

Mais, à y regarder de plus près, et si celle-ci était en réalité plus écologique ?

Du stockage à la livraison des produits, éthi’Kdo est là pour vous aider à y voir plus clair !

1. Mais en fait, quel est l'impact du mode de distribution dans le cycle de vie d'un produit ?

Avant toute chose, il est essentiel d’observer que les étapes d'extraction des matières premières et de fabrication  représentent en règle générale la quasi-totalité des émissions de CO2 générées lors du cycle de vie d'un produit (1).

Bien que ces chiffres varient selon le type de produit (cf schéma), ces étapes représentent en moyenne 85 à 90% du total des émissions générées, contre 5-10% seulement pour la distribution.

Pour autant et pour réduire l'impact écologique de la consommation, il reste important de s'interroger sur l'ensemble du cycle de vie, et donc également aux étapes de transport et distribution

2. Quel est le coût écologique réel de l'emballage ?

Commençons par la partie visible de l'iceberg : il serait tentant de penser que lorsque l'on commande en ligne, on reçoit beaucoup plus d'emballages superflus.

Bien que nécessaire pour protéger le produit et/ou pour des raisons sanitaires, le "packaging" est aujourd'hui bien souvent utilisé comme levier marketing pour fidéliser les clients et poursuivre l'expérience d'achat.

Mais attention aux idées reçues : lorsque l'on achète un produit en magasin physique, celui-ci a été livré avec un emballage, souvent individuel*. La différence, c'est qu'en point de vente physique, les produits sont présentés sans leur conditionnement !

Que ce soit en ligne ou en boutique, l'emballage est donc présent et pose les mêmes problématiques. Il s'agit alors de regarder le problème différemment.

Car en réalité, le coût environnemental des emballages dépend surtout de deux facteurs :

  • Du taux de remplissage : les colis ne sont généralement remplis qu'à 10 ou 20%, or le suremballage est à l'origine de l'émission de plus de 122 millions de tonnes de CO2 par an (2).
  • De leur composition : les emballages sont en grande majorité composés de plastique, dont le taux de recyclage est inférieur à 30% en France (3). Et même lorsqu'ils peuvent être recyclés, les emballages doivent d'abord être collectés chez l'habitant, transportés, triés puis recyclés** : il s’agit d’un processus très gourmand en eau et en énergie. Selon l'Ademe, réutiliser permet d’économiser 75% d’énergie par rapport au recyclage, et a donc un impact bien moindre ! (4)

packaging-zéro-déchet-écologiqueFace à ce constat, certaines enseignes réduisent au maximum l'espace vide contenu dans leurs colis et privilégient l'emploi de matières recyclées ou biodégradables, ou encore de colis réutilisables.

Lancé par la start-up homonyme, le colis réutilisable et consigné Opopop, fabriqué en France dans des matériaux upcyclés, permet par exemple d'être réutilisé près d'une centaine de fois.

En conclusion, qu'il s'agisse d'un achat en ligne ou en boutique, le coût écologique de l'emballage dépend en grande partie de la démarche de l'enseigne auprès de laquelle vous effectuez votre achat.

3. La livraison est-elle moins écologique que de se rendre en boutique physique ?

Remontons ensuite le fil jusqu'à la livraison du produit. De même que pour les emballages, on sous-estime généralement l’impact de la livraison pour les achats en magasin, qui doivent eux aussi être approvisionnés en marchandises.

Si les achats de gros permettent d'optimiser les flux de livraison, les marchandises transitent généralement via une centrale d'achat (un seul et même entrepôt qui permet de grouper les achats, d'obtenir des meilleurs tarifs et de mieux équilibrer les espaces de stockage) qui va ensuite distribuer les stocks aux différents points de vente physiques.***

A cela s'ajoute le déplacement de l'acheteur jusqu'à la boutique physique, dont l'impact pourrait atteindre jusqu'à 30% du total des émissions de CO2 générées par un achat physique (5).

Du côté du e-commerce, le service de livraison centralise les commandes, et va ensuite optimiser les trajets, les secteurs de tournées, les volumes transportés dans les véhicules. Et un seul camion bien rempli aura un impact moins élevé que plusieurs dizaines de clients se rendant en magasin physique...Mais alors quel est le problème avec la livraison ?

Ce qui est problématique avec la vente en ligne, ce sont d'abord les services de livraison express qui ne recherchent pas l’optimisation mais la rapidité ; avec pour conséquence un taux de remplissage des camions plus faible, ou encore l'emploi de moyens de transport maritimes ou aériens **** .
Le facteur d’émission par tonne transportée du transport aérien est environ 100 fois plus important que celui du transport maritime (6).

L'autre point faible de la vente en ligne se trouve dans le nombre de trajets individuels ;

  • d'une part, pour se rendre jusqu'au domicile du destinataire, ce qui peut être évité grâce à la livraison en point relais,
  • d'autre part, les retours sont en moyenne deux à quatre fois plus élevés que dans les magasins physiques (7), nécessitant alors un transport à vide ; car en se rendant en boutique, l'acheteur.se peut toucher voire essayer les produits, poser des questions si besoin...

Les enseignes peuvent cependant, en donnant un maximum d'informations claires, transparentes et précises sur leurs produits, limiter le nombre de retours.

Celles-ci peuvent également afficher l’empreinte carbone des différents types de livraison (point relais ou à domicile, délai de livraison, etc.) pour sensibiliser les consommateur·ices.

En clair, l'impact écologique de la livraison lors d'un achat en ligne peut être moins élevé qu'un achat en boutique physique, à condition d'une responsabilisation des acheteur.se.s, pouvant limiter les retours et opter pour la livraison en point relais, et des enseignes, en étant le plus transparent possible sur les caractéristiques des produits et sur le choix/l'impact des modes de livraison.

4. Le stockage est-il moins écologique en ligne ?

stockage-entrepot-pollution-produits-gaspillagePassons maintenant à la partie moins visible de l'iceberg : le stockage des produits, très énergivore car il nécessite de chauffer ou climatiser le lieu de stockage, d’allumer la lumière, voire d’utiliser des équipements électriques.

L'hypercroissance du secteur du e-commerce a conduit à la création de "méga-entrepôts" pour livrer dans des délais toujours plus compétitifs : en France, certains entrepôts dispose d'une capacité de stockage allant jusqu’à 3 millions de m3 (soit l’équivalent de 1 000 piscines Olympiques) !

Et l’impact environnemental de ces "méga-entrepôts" est considérable : artificialisation des sols à outrance, accaparement de terres arables... De plus pour raccourcir les délais, de grandes quantités de produits sont fabriquées et stockées, dont une partie sera jetée sans être commercialisée.

Pour éviter d'avoir à stocker les produits dans de grands entrepôts et de multiplier les trajets, les marketplaces éco-responsables mutualisent la logistique ou envoient en circuit-court.
Lors d'une commande sur la marketplace Label-Emmaüs, le vendeur fonctionne en direct-producteur : le produit passe de la ressourcerie jusqu’au client, ce qui supprime ainsi un transport intermédiaire.

Encore une fois, qu'il s'agisse d'un achat en boutique ou en ligne, l'impact du stockage dépend en majeur partie de la démarche de l'enseigne choisie pour votre achat. Certaines enseignes produisent en quantité raisonnée ou conçoivent des produits à la commande. Certes les délais de livraison sont alors plus longs, mais cela permet de limiter les stocks et d'éviter le gaspillage !

5. Le e-commerce accroit la visibilité des acteurs de la consommation durable

Enfin, il nous paraissait important de souligner que pour de nombreuses enseignes éthiques, le e-commerce est une opportunité de se lancer avec peu de moyens et de petites quantités de produits.

Ouvrir un magasin ou développer un réseau de distribution demeure un exercice très couteux en temps et en argent pour une jeune marque. Le développement de la distribution digitale permet alors à ses nouveaux entrants de se faire connaitre et proposer rapidement leurs premiers produits à leur communauté.

Et cela profite quotidiennement à de nombreuses structures engagées dans la seconde main solidaire, le made in France, les circuits courts...

Par exemple, la plateforme Ulule a permis à des centaines de créateurs éthiques de mettre un pied à l'étrier via des campagnes de pré-ventes en ligne : Chaussettes Orphelines, 1083, Panafrica, Nénés Paris...

Sans le e-commerce, ces marques n'auraient pas pu passer de l'idée à l'action et atteindre un public conséquent aussi rapidement. Il s'agit donc d'une solution non négligeable pour favoriser la visibilité d'acteurs prônant une consommation plus locale et responsable.

Conclusion

vente-e-commerce-pollution

S'il est fréquent d'entendre s'opposer ces 2 modèles, nous pensons chez éthi'Kdo qu'il est au contraire important de reconcilier l'achat en ligne et en boutique, ces deux modes de distribution ayant chacun leur rôle à jouer dans le développement d'une consommation plus durable.

Soutenir une jeune marque éco-responsable qui se lance en ligne ou aider le petit commerce éthique en bas de chez soi nous apparaissent comme deux actes de consom'action à la fois utiles, complémentaires et à l'impact écologique en fin de compte assez similaire.

Du moment que l'achat correspond à un besoin réel bien entendu !

Mais, c'est un autre sujet et pour celui-ci, nous vous proposons notre article sur la méthode BISOU ;-)

Nous espérons que cet article vous aura été utile !

L'équipe éthi'Kdo


Sources :

  1. Empreinte carbone et analyse du cycle de vie
  2. DS Smith - L'économie de l'espace vide
  3. Citeo - Tri et recyclage des emballages ménagers, Chiffres clés 2021
  4. Ecologie.gouv - Le traitement des déchets (Ademe)
  5. Oliver Wyman - CO2 impact of a product purchased through different sale channels in Europe
  6. Le transport de marchandises (Ademe)
  7. We demain - L'impact écologique des livraisons

*L'emballage individuel plastique est en effet bien souvent devenu la norme pour des raisons “sanitaires” : pour la mode ou les cosmétiques non-artisanaux par exemple.

**Le saviez-vous ? En moyenne, un carton ne peut être recyclé que 7 fois.

***Ces points sont cependant à nuancer car la variété des maillages des réseaux d'approvisionnement et les différences de topographies créent naturellement des disparités d'une zone à l'autre.

****Alors que les compagnies aériennes réduisaient leur flotte pendant le confinement, Amazon rachètait 11 avions pour les réaménager en avions cargo en 2021 (Source).


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